La ville de Desvres se situe au milieu des collines du boulonnais. Elle se trouve à environ à 19 Km à l’est de Boulogne sur Mer et à une soixantaine de Km au Sud de la Ville de Calais. La commune de Desvres est le chef lieu du canton. Elle est entourée par un certain nombre de village, tels :
Courset, Menneville, Longfossé, Crémarest, Colembert, Brunembert, Wirwignes.
La population de la commune de Desvres, selon le dernier recensement s’élève à 5260 habitants.
L’origine du nom de la ville de Desvres vient très probablement d’un vieux terme celte » devro » qui se traduit précisément par » chêne « . La ville étant érigée en plein milieu des monts boisés du boulonnais, on comprendra aisément l’origine du nom de la commune. La commune de Desvres occupant ainsi une position fortement stratégique au milieu des collines boisées du boulonnais, les Comtes de Boulogne sur Mer y ont donc érigé une forteresse. La ville sera l’objet de multiples conflits. Détruite plusieurs fois par des incendies au cours des siècles, la ville de Desvres trouvera enfin son essor avec les métiers de la poterie et du cuir au début du XVII ° siècle.
L’art de la faïence est apparu pour la première fois en Italie au cours du XV° siècle et gagnera peu à peu l’ensemble de l’Europe. Il s’agit essentiellement d’un style particulier de cette époque du début de la renaissance qui se met en conformité avec l’esprit du temps d’alors. Il semblerait qu’un notaire desvrois, Maître Jean-François STA, ouvre la première faïencerie des Desvres en 1764. Un des ses plus proches collaborateur de l’époque, François Fourmaintraux, s’est efforcé de pérenniser la tradition de l’industrie de la faïence de Desvres dès 1804. A partir de cette date, l’industrie spécifique de la faïence de Desvres s’est rapidement développée et a commencée à intéresser la noblesse et même le cour du Roi. La spécificité et l’originalité de la faïence de Desvres a trouvé son fondement dans le parfait savoir-faire des maîtres faïenciers desvrois.
Exemple de faïenciers connus à Desvres :
Jean-François STA, BERNAVILLE, CLEINHERMANN, VAN DER PLAAS, MALLET, VILLAIN, Auguste Eloi STA, CAUX, DUPRE-STA, DUPRE-POULAIN, Félix VINCENT, BOULONGNE, Gaëtan LEVEL, LEVEL-MINET, Géo MARTEL, FOURMENTRAUX, Emile FOURMAINTRAUX, Charles FOURMAINTRAUX, Gabriel FOURMAINTRAUX, FOURMAINTRAUX-COURQUIN, FOURMAINTRAUX-HORNOY, FOURMAINTRAUX-HOUZEL, FOURMAINTRAUX-BENARD, FOURMAINTRAUX FRERES, FOURMAINTRAUX-DELASSUS, MASSE, MASSE FRERES, René DELARUE, ………et bien d’autres que j’ai peut-être oublié de noter ……
Gabriel FOURMAINTRAUX est né le 27 mai 1886 à Desvres
Il fit des études à l’école supérieure de la céramique de Sèvres et sortit Major de sa promotion. Il commença en 1905, dans l’usine dite » à la poterie » (où se trouve actuellement le musée » A la belle Epoque de la faïence de Desvres) dirigée par son père Emile Fourmaintraux, une production de petits objets en porcelaine tels que des vases, cendriers, bibelots de décoration très minutieusement décorés.
Après avoir acquis une certaine expérience, il produisit :
- des luminaires, des lampes champignons inspirés de Gallé, Daum et de la décoration japonaise.
- des miniatures de toutes sortes : services à thé, café, boîtes, jardinières, assiettes dont certaines étaient représentées dans de grandes foires et expositions nationales et internationales.
- des lampes bergers, assiettes décoratives, articles de table et de bureaux, bonbonnières, vases etc.….de toutes tailles.
Cette production de porcelaine prit fin dans les années 1925-30 pour des raisons économiques, pour produire de la faïence moins chère en matières premières et plus rustique. Gabriel Fourmaintraux reprit la direction de l’entreprise familiale en 1930.
Il y créa de nouveaux modèles et décors tels que :
- le craquelés, qu’il signa du pseudonyme » CLODA MANO » qui est le prénom de ses deux enfants Claude et Françoise.
- des pièces sur le thème des personnages de dessin animé : l’ours Prosper, Mr Poche ect…..
- des pièces publicitaires (exemple : les coupes la Voix du Nord), récompenses sportives, concours divers notamment en formes d’animaux (exemple : pigeon pour les colombophiles), personnages, coupes, vases, assiettes ou objets à usage décoratif.
- Sans oublier, les pichets jacquelines, anthropomorphes, zoomorphiques, des carreaux, des articles ménagers, des accessoires de sanitaires, lustres, animaux (en particulier des hirondelles que l’on accroche aux façades de maison).
des décors propre à lui même tels :
- le décor chaumières qui était destinés aux décorations de cuisine.
- Le décor africain
- Le décor art déco
Puis des copies de décors connus tels :
- Le décor Rouen : à la corne, double corne, au panier fleuri, aux lambrequins, aux rocailles, aux fleurs, aux oiseaux
- Le décor Quimper : surtout des personnages bretons en costume folklorique
- Les décors : Delft, Moustier, Marseille, Meillonas, Montpellier, Nevers, Strasbourg, etc …
René Delarue 1912-1997
Ancien décorateur de Géo MARTEL, René DELARUE ouvrit sa propre fabrique de faïence à Longfossé (Desvres) en 1947 avec son épouse.
Il réalisera artisanalement toutes sortes de faïences aux décors et aux formes parfois très surprenantes. Il utilisa aussi des couleurs qui pourrait nous faire penser à du Vallauris. Il travailla également avec Gil Vicente FRANCO où ils créeront des pièces sur le thème de la pêche et de la mer. C’était peut-être lui le seul à se diversifier autant dans les genres et les époques, du classique, au moderne.
Maître faïencier, il avait un coup de pinceau que personne ne pourra égaler. Pendant les meilleures années, seulement une dizaine de personnes travaillèrent pour lui, recruter pour leur talent de dessinateur, et toutes les pièces furent entièrement faites à la main.
Ces pièces sont maintenant très recherchées, à ce jour aucune archives est connues, rien n’a été répertorié, beaucoup de pièces sont uniques.
Dans le musée, vous découvrirez une importante collection sur les faïences et fresques de René DELARUE parce toute notre collection à commencer par lui.
Vicente GIL FRANCO est né le 25 février 1898 à Jativa (Espagne, province de la Catalogne). Enfant, il a un don pour le dessin et la peinture, la sculture qu’il fortifie aux Ecoles des Beaux-Arts de Valence et de Barcelone.
A 20 ans, antimilitariste, il quitte l’Espagne pour la France. Après Paris, Cambrai, Douai, Valenciennes, il s’installe à Lille où il perfectionne sa technique de la sculpture dans divers travaux de monuments et de bâtiments ; il fait connaissance du Docteur Robert Vrasse.
Sur l’invitation de celui-ci, il arriva à Boulogne sur mer en 1926, où il s’installa à Equihen dans un atelier de peintre. Il y peint de nombreux paysages et des scènes de la vie des pêcheurs.
De 1936 à 1938, il se rend en Espagne aux services de la République Espagnole. Commissaire des Beaux-Arts, il exécute un certain nombre de toiles, dessins, croquis où il exprime l’horreur de la guerre en s’inspirant de Goya.
En 1940, il revint en France et s’installe à Pont de Briques avec sa femme.
De 1944 à 1947, il travaille en région parisienne où il réalisera 20 bois gravés sur l’horreur des camps de concentration.
En 1947, il revient à Boulogne sur Mer où il peint la vie rude des marins, avec la même passion et le réalisme qui caractérisent ses œuvres.
Il apprend dans les établissements Gabriel FOURMAINTRAUX et aussi avec René DELARUE, l’art de la céramique où il fit entre autres : la porteloise , la boulonnaise, la femme au fichue, des plaquettes (que vous pouvez découvrir dans le musée » A la Belle Epoque de la Faïence de Desvres » ), etc…Il a également effectué un passage dans l’abbaye de Wisques.
Grand artiste sculpteur, peintre, faïencier, dessinateur, il réalisera des bois sculptés (une œuvre en bois d’azobé est exposée dans le musée » A la Belle Epoque de la Faïence de Desvres » ), de la céramique, des assiettes, plats, plaquettes et du cuivre repoussé toujours sur le thème de la misère de la pêche.
Gravement malade, Vicente Gil Franco, s’éteint le 6 novembre 1959.